Compétences et postures des acteurs de la formation

Être expert ne suffit plus. Le formateur d’aujourd’hui conçoit, anime, digitalise, engage et apprend en continu.

Les mutations du secteur de la formation ne se limitent plus aux outils. Elles touchent désormais le rôle même du formateur. Autrefois perçu comme un transmetteur de savoirs, il devient un facilitateur d’apprentissages, un chef d’orchestre capable de faire émerger l’intelligence collective.

👉 Selon une étude Cegos 2024, 68 % des formateurs estiment que leur métier requiert aujourd’hui plus de compétences relationnelles que techniques.

👉 En parallèle, 59 % reconnaissent avoir dû faire évoluer leur posture pour mieux s’adapter aux nouveaux formats hybrides et aux attentes des apprenants.

Cette évolution marque une bascule : former, ce n’est plus enseigner à, c’est apprendre avec.

-----------

🔗 Envie d’aller plus loin ?
Ce témoignage du quotidien vous éclaire sur les réalités du terrain.
Explorez ces deux ressources complémentaires selon votre profil :

➡️ Vous souhaitez bâtir une activité autonome ?
👉 Le guide pour devenir formateur indépendant
→ Avec des conseils concrets pour structurer et sécuriser votre activité.

➡️ Vous êtes en reconversion et cherchez un cadre clair ?
👉 Le guide pour devenir formateur pour adultes
→ Pour faire les bons choix en matière de statut, diplôme et posture.

-----------
‍

1️⃣ État des lieux : les transformations à l’œuvre

▶️ Le formateur n’est plus seul face au groupe

La posture descendante – celle du “détenteur du savoir” – cède la place à une posture plus horizontale. Le formateur devient animateur d’un collectif apprenant, capable d’impliquer chacun, d’instaurer la confiance et de valoriser la contribution des participants.

▶️ Les compétences techniques se combinent à des compétences humaines

La réussite d’une formation repose désormais autant sur la qualité du contenu que sur la dynamique humaine : écoute active, empathie, assertivité, gestion des énergies du groupe…

C’est cette alchimie subtile entre expertise et posture qui permet une expérience d’apprentissage réussie.

💬 “Ce n’est pas la compétence seule qui crée l’impact, c’est la manière de la transmettre. La posture fait toute la différence.”
‍Alan Calloc’h, fondateur de Turquoise Academy‍

➡️ L’agilité, une compétence clé

Le formateur doit désormais jongler entre présentiel, distanciel, e-learning, blended learning… et des publics aux profils variés.

Cette pluralité exige une agilité pédagogique : adapter sa posture, ses supports, son ton et ses outils selon le contexte.

Une enquête montre que seulement 49 % des enseignants français considèrent l’IA comme une compétence nécessaire pour l’avenir, contre 74 % aux États-Unis et 70 % au Royaume-Uni (turn0search4). Ce chiffre révèle une certaine résistance ou prudence dans l’adoption de l’IA au sein de la sphère éducative française – malgré l’urgence de ces compétences à intégrer.

----------

2️⃣  Les opportunités et leviers à activer

➡️ Développer une posture de facilitateur

Le formateur-facilitateur ne se positionne pas comme “celui qui sait”, mais comme celui qui fait émerger.

Il crée des situations d’apprentissage actives, suscite la réflexion, stimule l’échange et encourage la co-construction. Cette posture favorise la responsabilisation des apprenants et renforce la mémorisation.
‍

➡️ Cultiver la réflexivité et l’apprentissage continu

Dans un secteur en mutation permanente, le formateur doit apprendre à se former lui-même.
Observer ses pratiques, demander du feedback, expérimenter de nouvelles approches, suivre l’évolution des outils numériques ou de l’IA… autant de leviers pour rester pertinent et inspirant.
‍

➡️ Encourager le partage entre pairs

Les communautés de formateurs, les groupes LinkedIn, les labs pédagogiques ou les clubs de pratiques sont de formidables espaces d’échanges.
Partager ses réussites comme ses échecs permet de progresser collectivement et de sortir de l’isolement.
‍

----------

3️⃣ Limites et points de vigilance

➡️ Le risque du “super-héros de la pédagogie”

Face à la complexité croissante du métier, beaucoup de formateurs cherchent à tout maîtriser : outils, animation, ingénierie, digitalisation, vente…

Mais vouloir tout faire seul mène souvent à l’épuisement. La clé : collaborer, mutualiser, s’entourer de compétences complémentaires.

➡️ La posture figée

Certaines postures traditionnelles freinent l’apprentissage : surplomb, rigidité, discours trop magistral.

La pédagogie moderne exige souplesse, écoute et adaptation.

“Former, c’est aussi apprendre. La posture du formateur-apprenant est la plus puissante des postures.”

➡️ Le manque de temps pour se former soi-même

Pris dans l’opérationnel, les formateurs négligent souvent leur propre montée en compétences.
Or, se former fait partie du métier.

--------

4️⃣ Compétences clés à développer

Pour exercer pleinement son rôle, le formateur moderne doit conjuguer plusieurs types de compétences. Certaines relèvent de la pédagogie, d’autres de la relation humaine, du numérique ou encore de l’entrepreneuriat.

C’est la combinaison de ces dimensions qui fait la force et la singularité de chaque formateur.
‍

➡️ Les compétences pédagogiques‍

Concevoir des dispositifs cohérents, scénariser des parcours, animer avec méthode, évaluer les acquis. Ces fondamentaux restent au cœur du métier et garantissent la qualité de la transmission.‍

➡️ Les compétences relationnelles‍

Écouter, donner du feedback, faire preuve d’empathie, réguler les échanges, maintenir une dynamique de groupe.

Elles permettent de créer la confiance et d’impliquer durablement les apprenants.‍

➡️ Les compétences numériques‍

Maîtriser un LMS, intégrer des outils d’IA, automatiser certaines tâches, expérimenter la gamification.

Elles offrent un gain d’efficacité et une meilleure adaptation aux usages actuels.

➡️ Les compétences réflexives‍

Prendre du recul sur sa pratique, solliciter du feedback, observer ses pairs, entretenir une veille continue.

Elles nourrissent une posture d’apprentissage permanent.‍

D’après l’Observatoire des compétences digitales 2023, 85 % des professionnels de la formation considèrent la culture numérique comme une compétence désormais indispensable, quelle que soit leur fonction. Ce consensus montre que le numérique n’est plus un domaine réservé aux spécialistes, mais bien un langage commun à maîtriser dans tout organisme de formation.

➡️ Les compétences entrepreneuriales‍

Définir son positionnement, structurer son offre, communiquer, prospecter, valoriser son expertise.

Elles sont essentielles pour celles et ceux qui exercent en indépendant ou pilotent une structure de formation.

En somme, le formateur d’aujourd’hui est un professionnel complet : à la fois pédagogue, technologue, communicant, entrepreneur et apprenant.

Son évolution repose sur une conviction simple : transmettre, c’est aussi apprendre en continu.

--------

5️⃣ Vers une nouvelle posture du formateur.

Le formateur de demain ne sera ni un professeur, ni un animateur au sens classique.
Il sera un designer d’expériences d’apprentissage : capable de créer des environnements stimulants, inclusifs et adaptatifs.

Cette posture repose sur trois piliers :

• ‍L’humilité : reconnaître que l’on apprend toujours, même en formant.
• ‍La curiosité : explorer de nouvelles méthodes, outils et approches.
• ‍La coopération : travailler avec d’autres experts, partager ses pratiques, co-créer des expériences apprenantes.

‍

---------

Conclusion : le formateur d’aujourd’hui est un architecte d’expériences.

La posture du formateur moderne, c’est celle du passeur : quelqu’un qui accompagne la montée en compétence tout en restant lui-même en apprentissage permanent.

“Le formateur d’aujourd’hui est un architecte d’expériences. Il ne cherche pas à impressionner, mais à faire grandir.”

Les outils évoluent, les contextes changent, mais l’essence du métier demeure : transmettre, relier et transformer.