Digitalisation et intelligence artificielle

La technologie redessine les contours du métier de formateur. Encore faut-il l’utiliser avec discernement, pour qu’elle reste au service de la pédagogie - et non l’inverse.

Depuis quelques années, la formation vit une mutation sans précédent. L’essor des outils numériques, puis la démocratisation de l’intelligence artificielle, bouleversent les pratiques des formateurs et les attentes des apprenants.

La digitalisation de la formation s’accompagne d’une véritable transformation digitale du métier de formateur. Grâce aux outils digitaux et à l’intelligence artificielle générative, de nouvelles formes de pédagogie émergent : e-learning, formation hybride, parcours adaptatifs, ou encore automatisation des suivis apprenants.

👉 Selon le Baromètre Cegos 2024, plus de 70 % des professionnels de la formation déclarent avoir intégré au moins un outil d’IA dans leur pratique.

👉 En parallèle, 68 % des apprenants se disent plus motivés par les formats hybrides ou interactifs que par la formation classique en salle.

La question n’est donc plus de savoir si l’IA transformera la formation, mais comment l’utiliser à bon escient. Car si la technologie ouvre des horizons, elle interroge aussi la posture, la pédagogie et l’éthique du formateur.

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1️⃣ État des lieux : les transformations à l’œuvre

▶️ Un secteur en pleine accélération

Plateformes LMS, classes virtuelles, vidéos pédagogiques, outils collaboratifs : la digitalisation a fait exploser le nombre de formats disponibles.
Depuis la crise du Covid, la formation à distance est devenue une norme, et les modèles hybrides s’imposent.

Les formateurs doivent désormais jongler entre synchrone et asynchrone, présentiel et distanciel, tout en maintenant la même qualité d’expérience.

▶️ Des apprenants plus exigeants

Les apprenants, habitués à Netflix, YouTube ou aux applis mobiles, attendent des formations plus dynamiques, interactives et modulables.
Ils veulent apprendre à leur rythme, pratiquer, interagir et disposer d’un contenu immédiatement utile.

“La passivité n’est plus acceptée. Les apprenants veulent comprendre vite, interagir, tester et revenir sur le contenu quand ils le souhaitent.”

▶️ Le rôle du formateur se redéfinit

Le métier ne disparaît pas : il évolue. Le formateur devient concepteur d’expériences d’apprentissage, capable de relier outils numériques et pédagogie active. La technologie n’est pas une menace, mais un levier d’impact — à condition de savoir l’orchestrer.

"Avant, mes formations étaient principalement en présentiel avec des supports classiques. Aujourd’hui, j’intègre des modules interactifs et du blended learning pour dynamiser mes sessions et mieux capter l’attention des apprenants. Les outils numériques me permettent aussi de mieux suivre leur progression et d’adapter mon contenu en fonction de leurs besoins."

Alan Calloc'h, formateur depuis 2017

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2️⃣ Focus : les opportunités et leviers à activer

▶️ L’IA, un formidable assistant de conception

L’intelligence artificielle permet aujourd’hui de générer des supports, scripts, quiz ou cas pratiques en quelques secondes. Elle facilite la structuration des parcours, la création de scénarios pédagogiques ou la production de ressources visuelles cohérentes.

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▶️ Vers une personnalisation à grande échelle

L’IA peut aussi jouer un rôle dans l’accompagnement personnalisé des apprenants : adaptation du rythme, recommandations ciblées, tutorat augmenté… Elle ouvre la voie à une formation plus individualisée, sans augmenter mécaniquement la charge du formateur. C’est un levier puissant pour mieux répondre aux besoins hétérogènes des publics (reconversion, montée en compétence, etc.).

"J’utilise l’intelligence artificielle au quotidien : en amont pour concevoir mes contenus plus vite, pendant la formation pour enrichir les échanges et personnaliser les cas pratiques, et après, pour proposer des ressources ciblées ou générer des synthèses. Clairement, mon métier de formateur a changé. Le potentiel de personnalisation est immense. Encore faut-il savoir l’utiliser avec méthode et éthique. Pour moi, l’IA n’est pas une menace : c’est un levier puissant, à condition de rester centré sur l’essentiel - l’humain et l’apprentissage."

Alan Calloc'h - formateur depuis 2017

▶️ Vers une personnalisation à grande échelle

Grâce à l’IA, la formation peut s’adapter au rythme et au profil de chaque apprenant. Les algorithmes peuvent recommander des activités, ajuster la difficulté ou générer des synthèses personnalisées. Une promesse : rendre l’apprentissage plus efficace … grâce à la technologie.

▶️ Automatiser pour mieux se concentrer sur l’essentiel

En parallèle, l’automatisation (via CRM, outils no-code ou LMS) libère le formateur de nombreuses tâches répétitives : relances, attestations, rappels, diffusion de ressources, etc.
Résultat : plus de temps pour animer, coacher, écouter.

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3️⃣ Risques, limites et points de vigilance
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▶️ L’illusion du “tout automatisé”

Automatiser sans discernement peut déshumaniser la formation.Les apprenants ont besoin de feedback, d’écoute et de guidance. Un parcours fluide ne vaut rien sans une présence réelle.

⚠️ À éviter : croire que la technologie compensera un manque de pédagogie ou d’attention humaine.

▶️ L’IA sans éthique ni intention

Les IA génératives produisent parfois des contenus biaisés, erronés ou standardisés. Elles soulèvent aussi des questions éthiques : propriété intellectuelle, transparence, protection des données. Le formateur doit rester gardien du sens et garant de la véracité.

▶️ L’inflation d’outils

Le marché regorge d’outils “miracles”. Mais la question centrale reste : pourquoi cet outil, dans quel but pédagogique ? Mieux vaut peu d’outils bien maîtrisés qu’une panoplie gadget.

"Mon expertise en marketing digital m’aide énormément à automatiser certaines tâches commerciales : relances, emailings, suivi des prospects… C’est un vrai gain de temps. Mais j’ai toujours à cœur de maintenir un lien humain dans chaque interaction clé. Je crois profondément que l’automatisation doit libérer du temps… pour mieux écouter, mieux accompagner, mieux transmettre. L’outil est au service de la relation, pas l’inverse."

Alan Calloc'h, fondateur de Turquoise Academy

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4️⃣ Compétences clés et leviers de progression

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▶️ Compétences numériques à développer

Le formateur 2025 doit savoir :

• Utiliser un LMS pour structurer ses parcours,
• Créer du contenu engageant avec des outils d’IA générative,
• Automatiser sa communication et son suivi,
• Intégrer des outils interactifs (Miro, Wooclap, Genially…),
• Cultiver son esprit critique face aux innovations.
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▶️ Esprit critique et discernement

Nouveaux outils, IA, réalité virtuelle… Le secteur de la formation est traversé par des vagues d’innovation. Mais l’innovation n’est pas une fin en soi. Le formateur·rice d’aujourd’hui doit apprendre à faire le tri :

• Qu’est-ce qui améliore vraiment l’apprentissage ?
• Qu’est-ce qui fait sens pour mes apprenants ?
• Qu’est-ce qui renforce la qualité de mon accompagnement ?

En résumé : la compétence-clé n’est pas la technicité, mais la lucidité. Savoir choisir, tester, ajuster. Pour rester aligné avec ses valeurs et avec les besoins des apprenants.

"Site web en no-code, Google Slides, IA générative, LMS, outils d’animation interactifs, CRM, automatisation légère… Les outils numériques sont devenus indispensables à mon quotidien de formateur. Ce n’est pas une question de technologie, mais d’efficacité, de clarté et de confort de travail. Encore faut-il savoir les choisir, les intégrer avec cohérence, et rester centré sur ce qui compte : l’apprentissage des participants."

Alan Calloc'h, fondateur de Turquoise Academy

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5️⃣ Perspectives : vers une pédagogie augmentée
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▶️ L’avenir du formateur s’annonce passionnant

• Les IA adaptatives vont permettre des parcours encore plus personnalisés,
• Le no-code démocratise la création de dispositifs complexes,
• L’automatisation offre un confort de pilotage inédit.

Mais cette évolution exige une chose : rester profondément humain. Le formateur de demain sera un chef d’orchestre hybride, combinant pédagogie, technologie et sens.

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▶️ Attention aux illusions

Le web regorge de promesses : “gagnez de l’argent pendant que vous dormez”, “devenez libre grâce à votre formation en ligne”… En réalité, scaler demande :

• De la méthode,
• De la patience,
• Et une vraie maturité pédagogique et commerciale.

Le digital ouvre de formidables opportunités. À condition d’y aller avec lucidité, structure… et l’envie de faire bien.

"Scaler, ce n’est pas une fin en soi. Et surtout, rien n’est magique.Oui, le digital ouvre des perspectives : créer des parcours en ligne, automatiser certaines tâches, vendre à plus grande échelle… Mais quoi qu’il arrive, cela demande du travail, de l’énergie, de la méthode… et une bonne dose de talent. Il faut accepter que tout ne fonctionne pas du premier coup. Tester, ajuster, apprendre. Toujours.”

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Conclusion : Former à l’ère du digital, un nouveau terrain de jeu

La digitalisation et l’intelligence artificielle ne remplacent pas le formateur. Elles élargissent son champ d’action. Former ne se limite plus à animer une salle, mais à concevoir des parcours qui touchent, engagent et transforment.

L’IA n’enlève rien à la magie de la transmission — elle l’amplifie, à condition de garder le cap : transmettre avec sens, méthode et bienveillance.