Se lancer comme formateur ou formatrice indépendant·e, c’est enthousiasmant… mais aussi risqué si l’on part sans boussole. Beaucoup de professionnels en reconversion ou d’experts métiers découvrent ce nouveau terrain avec envie, mais sans préparation.

Et c’est bien normal : le métier est complexe, hybride, en constante évolution. Pourtant, certains écueils reviennent souvent — au point qu’on pourrait presque les considérer comme des passages obligés… à condition de les repérer à temps !

Ce bloc vous aide à identifier les erreurs les plus fréquentes chez les débutants et à mettre en place les bonnes pratiques dès le départ pour construire une activité solide, alignée et durable. Parce qu’éviter un faux départ, c’est déjà poser les bases du succès.

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🔗 Pour prendre du recul sur votre projet …
Prenez le temps de structurer votre réflexion avec nos deux guides pratiques :

➡️ Vous voulez aller droit au but et lancer votre activité ?
👉 Le guide pour devenir formateur indépendant
→ Pour éviter les erreurs classiques, gagner en clarté et en impact.

➡️ Vous cherchez une reconversion progressive et sécurisée ?
👉 Le guide pour devenir formateur pour adultes
→ Pour poser un cadre solide et faire les bons choix.

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1️⃣ Démarrer sans vision claire.

Quand on débute, l’envie de “faire” peut être si forte qu’on oublie l’essentiel : pourquoi on fait ce choix.

Or, devenir formateur ou formatrice ne se résume pas à transmettre un savoir. C’est aussi (et surtout) un projet de vie professionnelle. Et tout projet demande une boussole.

❌ Le piège

Se lancer tête baissée, sans avoir :

  • défini clairement son intention (transmettre ? accompagner ? changer de rythme de vie ?),
  • identifié son public cible (salariés en poste ? cadres en reconversion ? étudiants ?),
  • ni précisé le cadre de son activité (temps plein, complémentaire, en présentiel, à distance…).

Ce flou initial peut conduire à :

  • une offre dispersée, peu lisible pour les clients,
  • une fatigue rapide liée à des missions incohérentes ou mal choisies,
  • un manque de sens, car on perd de vue ce qui nous anime.

✅ Le bon réflexe

Avant de penser à vendre ou à animer, il faut prendre le temps de poser sa vision :

  • Quel est mon moteur personnel ?
  • Quel impact je veux avoir à travers mes formations ?
  • Avec qui ai-je envie de travailler ?
  • Quel équilibre je recherche ?

Une vision claire n’est pas figée : elle évoluera avec le temps. Mais elle offre un cap, une direction, un point d’ancrage. Et c’est cette cohérence qui rend votre positionnement solide — et votre activité durable.

"En 2017, j’ai commis l’erreur classique : démarrer sans vision claire. Je ne me suis pas vraiment posé de questions, j’ai simplement dit oui aux premières opportunités.Sur le moment, ça m’a permis de mettre un pied dans le métier… mais avec le recul, je referais les choses autrement. J’ai compris qu’il vaut mieux clarifier son cap dès le départ : ce qu’on veut transmettre, à qui, et pourquoi. Cela change tout en termes de cohérence, de motivation et de développement à long terme."

Alan Calloc'h, formateur depuis 2017

2. Proposer une offre trop floue (ou trop large)

Quand on débute, on veut saisir toutes les opportunités. Alors, on propose un peu de tout : de la prise de parole, de la bureautique, du management, de la communication… Résultat ? Personne ne comprend vraiment ce que vous faites.

❌ Le piège

  • Parler à tout le monde, c’est ne toucher personne.
  • En formation, la lisibilité est cruciale. Un prospect doit comprendre en 10 secondes :
    • ce que vous proposez,
    • à qui vous vous adressez,
    • en quoi vous êtes différent.

Avec une offre trop large ou mal cadrée :

  • Vous donnez une image peu professionnelle,
  • Vous rendez difficile la recommandation (“Il/elle fait quoi exactement ?”),
  • Vous diluez votre énergie au lieu de capitaliser sur une vraie expertise.

✅ Le bon réflexe

👉 Clarifiez votre promesse :

  • Quelle transformation proposez-vous ?
  • À quel type de public ?
  • Avec quelles modalités ?

👉 Positionnez-vous sur un segment clair, même si cela semble réducteur au départ :

  • Il est toujours possible d’élargir ensuite.
  • Mais il faut d’abord installer votre légitimité sur un sujet ou un public cible.

💡 Une offre claire, ciblée et différenciante est votre meilleur allié pour convaincre — et pour durer.

"Je suis expert en marketing digital, mais cette discipline est très vaste. SEO, SEA, réseaux sociaux, automation, IA, analytics… il y a mille chemins possibles. Assez vite, je me suis demandé : sur quoi j’ai envie de devenir incontournable ? J'ai choisi miser sur ma capacité d'aborder tous les sujets, dans le cadre de formations généralistes. Puis, après avoir formé 5000 personnes, j'ai trouvé ma spécialisation : former les formateurs avec Turquoise Academy"

Alan Calloc'h, formateur depuis 2017

3. Se contenter de transmettre son expertise.

Quand on devient formateur, on part souvent d’un savoir solide, forgé par l’expérience. C’est un excellent point de départ… mais ce n’est pas suffisant.

❌ Le piège

Beaucoup de débutants pensent que connaître un sujet en profondeur suffit à le transmettre efficacement. Or :

  • Transmettre ne veut pas dire enseigner, et encore moins faire apprendre.
  • Une formation descendante, trop dense ou mal rythmée, entraîne vite : un manque d’attention, un décrochage des apprenants, une frustration mutuelle.

Même les contenus les plus pertinents peuvent devenir indigestes si l’on néglige la pédagogie.

✅ Le bon réflexe

👉 Adoptez une posture de facilitateur, pas seulement de sachant :

  • Il ne s’agit pas de tout dire, mais d’aider à comprendre, à tester, à s’approprier.

👉 Intégrez les fondamentaux de la pédagogie active :

  • Mise en situation,
  • Co-construction,
  • Quiz, jeux, débats…

👉 Variez les formats et les rythmes, pour maintenir l’attention et stimuler l’engagement.

💡 Former, c’est accompagner un changement. Cela demande une intention pédagogique, une écoute fine… et parfois de savoir s’effacer pour mieux faire grandir.

" Mes premières animations étaient trop théoriques.J’avais envie de bien faire, alors j’ai voulu tout transmettre…Résultat : un PowerPoint trop dense, trop de concepts, trop d’infos.Je déroulais mes slides sans vraiment regarder si ça suivait.Avec le temps, j’ai compris que former, ce n’est pas “dire plus”, c’est “faire comprendre”.J’ai commencé à m’intéresser à la pédagogie, aux dynamiques de groupe, aux mises en situation.Aujourd’hui, je cherche avant tout à faire vivre une expérience. C’est là que la magie opère."

Alan Calloc'h, formateur en marketing digital depuis 2017

4. Sous-estimer les efforts de prospection.


Beaucoup de formateurs débutants pensent que leur expertise suffira à attirer naturellement les clients. Malheureusement, ce n’est pas (encore) comme ça que ça fonctionne.

❌ Le piège

Attendre que les missions tombent toutes seules ou compter uniquement sur le bouche-à-oreille expose à plusieurs dangers :

  • Revenus irréguliers, souvent en dents de scie.
  • Périodes creuses non anticipées.
  • Dépendance à un seul client ou à un réseau limité.
  • Et surtout : un sentiment de frustration, voire de remise en question.

Même une excellente formation ne se vend pas sans visibilité.

✅ Le bon réflexe

👉 Adoptez une posture proactive dès le départ :

  • Définissez votre offre, vos cibles et vos arguments.
  • Créez un profil professionnel soigné (LinkedIn, site web, fiche PDF…).
  • Mettez en place une routine de visibilité : publications, prises de contact, participation à des événements.

👉 Apprenez les bases du marketing et de la prospection :

  • Positionnement,
  • Tunnel de vente,
  • Prise de parole,
  • Référencement.

👉 Diversifiez vos canaux : LinkedIn, newsletter, recommandations, plateformes, appels d’offres…

💡 Former est un métier. Mais vivre de la formation, c’est aussi entreprendre. Et comme tout entrepreneur, vous devez apprendre à vous faire connaître, reconnaître… puis choisir vos missions.

"J’ai clairement sous-estimé l’importance de la prospection au début.Je n’ai pas installé de CRM, pas structuré de suivi client… Et comme j’ai eu un planning rempli rapidement, je n’ai pas pris le temps de prospecter chaque semaine. Sur le moment, on se dit que tout va bien. Mais quand les missions se terminent, on se rend compte qu’on n’a rien semé pour la suite. Si c’était à refaire, je structurerais tout dès le départ : CRM, routine de prospection, temps dédié. Dans ce métier, il faut toujours penser un coup d’avance.

Alan Calloc'h, fondateur de Turquoise Academy

5. Se surcharger trop vite.

Quand on démarre, chaque mission semble précieuse. Dire « oui » devient un réflexe, motivé par l’envie de prouver sa valeur, de sécuriser ses revenus ou de faire ses preuves.

❌ Le piège

Accepter trop de missions trop vite peut avoir plusieurs conséquences :

  • Fatigue physique et mentale : peu de pauses, peu de recul.
  • Qualité en baisse : moins de temps pour préparer, ajuster, personnaliser.
  • Perte de plaisir : la passion se transforme en pression.
  • Dérive du positionnement : on accepte des missions peu alignées, juste pour remplir l’agenda.

👉 À terme, cela peut mener au découragement, voire au burn-out.

✅ Le bon réflexe

👉 Apprenez à gérer votre temps comme un actif précieux :

  • Prévoyez des temps de repos, de préparation et de recul.
  • N’enchaînez pas plus de 3 journées d’animation consécutives si possible.
  • Posez des limites claires : temps de réponse, jours de repos, délais acceptables.

👉 Priorisez la qualité sur la quantité : Une mission bien menée en appelle d’autres. Un bon retour client vaut mieux que trois formations bâclées.

👉 Construisez un rythme soutenable sur le long terme : Il vaut mieux monter en charge progressivement, tout en consolidant sa posture, ses outils et son organisation.

💡 Être formateur, c’est aussi incarner l’équilibre qu’on souhaite transmettre. Mieux vaut préserver son énergie que brûler ses ailes dès les premiers mois.

"Les deux premières années, j’ai frôlé le burn-out. J’enchaînais les animations sans me poser de questions. Je ne disais jamais non - la peur de rater une opportunité. Il n’y a pas eu de conséquences graves, mais je me souviens de soirées tendues, à préparer dans l’urgence, à finir des supports la veille pour le lendemain. Animer sans préparer, c’est du stress. Et on y laisse de l’énergie, de la qualité… Aujourd’hui, j’ai appris à mieux gérer mon planning, à bloquer du temps de préparation, et surtout à dire non quand il le faut. La régularité vaut mieux que la frénésie."

Alan Calloc'h, formateur depuis 2027

6. Rester isolé·e.

Se lancer comme formateur indépendant, c’est souvent se retrouver seul face à ses choix, ses doutes et ses défis. Sans collègues, sans hiérarchie, sans retour quotidien.

❌ Le piège

Travailler seul dans son coin peut rapidement devenir un frein :

  • Pas de retour sur sa pratique → difficile de progresser.
  • Pas de comparaison bienveillante → on doute de soi ou on surestime ses acquis.
  • Pas d’échanges inspirants → on tourne en rond.
  • Pas de soutien moral → la moindre difficulté devient pesante.

L’isolement peut entraîner une stagnation, une perte de motivation, voire un repli sur soi.

✅ Le bon réflexe

👉 Tissez votre réseau de pairs :

  • Échangez avec d’autres formateurs sur LinkedIn.
  • Rejoignez des groupes, des collectifs, des communautés (en ligne ou en présentiel).
  • Participez à des événements, webinaires, conférences ou coworkings.

👉 Demandez des feedbacks : Un regard extérieur permet de prendre du recul, d’ajuster ses pratiques, d’innover.

👉 Créez des alliances : Certains formateurs co-construisent des offres, mutualisent des outils, partagent des clients. Ensemble, on va plus loin.

💡 Un formateur bien entouré est un formateur qui apprend, progresse… et tient dans la durée.

"C’est peut-être le sujet le plus délicat pour moi. Je suis sociable, j’aime le travail en équipe… et pourtant, en tant que formateur indépendant, la solitude est réelle. J’ai noué des relations de proximité avec des organismes de formation et des écoles, bien sûr. Mais ce n’est pas la même chose qu’un collectif de pairs avec qui on peut échanger librement. Depuis quelque temps, j’ai commencé à construire un réseau d’homologues, notamment autour du projet Turquoise Academy. Et franchement, ça change tout. Pouvoir parler à des personnes qui vivent les mêmes défis, partager des idées, des outils, des coups durs ou des réussites, c’est non seulement précieux… c’est essentiel.

Alan Calloc'h, fondateur de Turquoise Academy

7. Oublier de construire un système.

Beaucoup de formateurs débutent avec enthousiasme… mais sans véritable méthode pour piloter leur activité. Or, sans système, chaque tâche devient une source d’improvisation, de perte de temps et de stress.

❌ Le piège

Au départ, on peut croire que tout faire “au feeling” suffit : gérer les mails au fil de l’eau, planifier les sessions au jour le jour, produire les supports en dernière minute…

Mais rapidement, cette approche montre ses limites :

  • Difficultés à s’organiser
  • Oublis, retards, surcharge mentale
  • Impossibilité de se projeter ou de se développer

Impossible dans ces conditions de scaler ou d’automatiser son activité.

✅ Le bon réflexe

👉 Structurer dès le départ :

  • Un agenda clair avec des temps réservés pour chaque tâche (production, animation, prospection, administratif).
  • Des outils adaptés pour la gestion client, la planification, le suivi des formations.
  • Une base de documents bien organisée (modèles, supports, fiches clients, etc.).

👉 Automatiser ce qui peut l’être :

  • Emails de confirmation ou de relance
  • Enquêtes de satisfaction
  • Facturation

👉 Piloter comme une vraie entreprise :
Même en solo, vous êtes à la tête d’une activité professionnelle. Un système bien pensé, c’est moins de charge mentale, plus d’efficacité, et une capacité à grandir sereinement.

"J’ai mis du temps à m’organiser correctement. Comme beaucoup, j’ai démarré un peu en mode freestyle, sans vraiment structurer mes outils ou mes routines. Avec le temps, j’ai compris que tout repose sur le système qu’on se construit : une routine efficace, des outils adaptés, une méthode pour s’améliorer en continu. On peut toujours gagner du temps, notamment sur les tâches répétitives, automatiser, prioriser, mais le plus important reste de prendre du recul régulièrement. Ce que j’ai appris : plus on avance, plus il faut affiner son organisation. C’est ça qui fait la différence entre un formateur débordé… et un formateur qui dure."

Alan Calloc'h, formateur depuis 2017

En résumé : poser des bases solides pour durer

Se lancer comme formateur·rice indépendant·e, c’est enthousiasmant… mais exigeant. Beaucoup échouent non par manque de compétences, mais parce qu’ils tombent dans des pièges évitables : flou stratégique, absence de posture pédagogique, isolement, manque d’organisation.

La bonne nouvelle ? Ces erreurs ne sont pas une fatalité.
Avec un cadre clair, une offre bien définie, une posture professionnelle assumée, et un réseau solide, vous maximisez vos chances de réussite sur le long terme.

La formation est un métier d’impact, mais aussi un métier d’endurance.
Mieux vaut donc partir du bon pied : avec lucidité, méthode… et enthousiasme. ✨

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